Intervenant, jeudi 12 décembre, aux états généraux des entreprises du Portefeuille de l’Etat, le vice-Premier ministre en charge de la Fonction publique, Jean-Pierre Lihau, a entretenu l’assistance surle thème : « Problématique de la gestion rationnelle des ressources humaines au sein des entreprises du Portefeuille de l’Etat, du recrutement à la retraite: défis et perspectives ». Dans son exposé, le patron de l’administration publique a pratiquement descellé les maux qui rongent les entreprises du portefeuille avant de proposer sa thérapie.
Premièrement, le vice-Premier ministre Jean-Pierre Lihau a déploré la procédure d’accès aux emplois dans lesdites entreprises. Sur ce point, il a clairement souligné que le recrutement est très souvent irrationnel et peu transparent. «Le recrutement se fait généralement sur base des accointances tribales, familiales, politiques, voire ethniques. Les mandataires doivent faire la différence entre entreprises publiques et entreprises privées ou familiales. Dans les affaires publiques, les citoyens doivent être placés dans une situation d’égalité des droits et de chance», a-t-il indiqué. Comme thérapie, Jean-Pierre Lihau a recommandé le recourt au recrutement compétitif et qualitatif sur base d’un concours en vue de donner la chance à tous les jeunes RD-congolais.
Deuxièmement, Jean-Pierre Lihau a relevé le problème de la gestion de la carrière au sein des entreprises du Portefeuille de l’Etat qui ne disposent pas de plans de carrière mieux coordonnés pour leurs agents. A cet effet, il fait remarquer que plusieurs agents passent des carrières stationnaires sans aucun avancement en grade. Les promotions sont accordées sur des bases subjectives en raison des considérations politiques, tribales ou ethniques et très rarement sur base des compétences professionnelles. Cette situation crée des frustrations au sein des entreprises. Même le système des retraités se trouve être bloqué et empêchant ainsi le rajeunissement des ressources humaines. C’est ce qui fait qu’on trouve des agents de 60, 90 voire 100 ans au sein des entreprises. Comme solutions, le Vice-Premier ministre Jean-Pierre Lihau a proposé la fluidification de la mise à la retraite en vue de rajeunir les agents au sein des entreprises. Aussi, il a proposé la fluidité de l’avancement en grade en vue de créer l’émulation dans le chef des ressources humaines.
Troisièmement, Jean-Pierre Lihau a évoqué les défis liés à l’équité dans la rémunération du fait qu’il existe des disparités au sein d’une même entreprise ou entre les entreprises évoluant au sein d’un même secteur d’activité.
A l’entendre, la rémunération demeure un élément clé de la stratégie de gestion d’une entreprise car, elle peut engendrer des frustrations et des tensions internes affectant la performance de l’entreprise. A ce sujet, il a proposé l’équité dans la manière de rémunérer les ressources humaines pour éviter des tensions qui affaiblissent les entreprises.
Quatrièmement, le vice-Premier ministre a abordé la question liée au dialogue social qui doit être constructif et inclusif pour faire régner un bon climat dans les entreprises. Le VPM Jean-Pierre Lihau a estimé qu’il était impératif de réformer en profondeur la gestion des ressources humaines dans les entreprises du Portefeuille et dans tous les établissements publics. «Une gestion plus transparente, équitable et axée sur la performance et les résultats, combinée à un dialogue social ouvert et constructif, constitue indubitablement la voie vers une meilleure gouvernance et une amélioration significative de la productivité de ces entreprises stratégiques pour le développement de notre pays», a-t-il souligné. A l’entendre, les sanctions pour réprimer les violations des textes comme pour encourager les bonnes pratiques doivent être au rendez-vous.